Pour un ami aimant Baudelaire
Tes ailes de géant t’empêchent de marcher
parmi tous ces hommes, grossiers personnages
qui ne comprennent rien dans cet art qu’est voler
et se contentent, fiers, de leurs tristes ramages
De ces vils rampants tu as voulu t’éloigner
ce qui pour nous sonne un bien sombre présage
Des cieux plus cléments tu as voulu retrouver
Alors a commencé ton éternel voyage
Tes ailes de géant à nouveau déployées
Tu vogues au gré des vents, vers d’autres paysages
dans l’azur, par la chaleur du soleil aidé
et ne te reposes qu’auprès des coquillages
Ces concrétions calcaires, ces vides carapaces
sont semblables à la vie, si belles et graciles
chahutées par les lames mais dont l’âme fait face,
en forme de larmes, porcelaines fragiles
Pour qu’enfin tu puisses briser cette coquille
n’aie plus peur et comme le Phoenix d’or, renais
Approche-toi de cette lumière qui brille
Tends donc ces ailes qui t’empêchaient de respirer
À A., B. et P.-Y.